Hauteur, vous avez dit Auteure ?

Devenir auteure n’a pas été pour moi un objectif au départ. C’est venu comme une nécessité. Un besoin de mettre de la clarté là où l’expérience s’était accumulée, parfois en désordre, souvent en silence.

Écrire m’a permis d’assumer ce que je faisais déjà intuitivement : observer, ressentir, tester, ajuster. Mettre des mots sur ce qui, jusque-là, se transmettait surtout par la présence, l’écoute, l’accompagnement. L’écriture a été un outil de clarification, mais aussi de responsabilité : dire ce que je fais, comment je le fais, et pourquoi je le fais ainsi.

Mes livres ne sont pas nés d’une théorie abstraite, mais d’un terrain vécu. Ils s’ancrent dans l’expérience : celle des consultations, des échanges, des résistances, des avancées, des échecs aussi. Écrire m’a obligée à affiner ma méthode, à en dégager les lignes essentielles, à distinguer l’essentiel de l’accessoire. Ce travail de mise à plat a renforcé la cohérence de mon approche et m’a permis de la rendre transmissible, sans la figer.

Être auteure, c’est aussi prendre de la hauteur. Non pas pour s’éloigner du réel, mais pour mieux le comprendre. La hauteur dont je parle n’est ni une position de savoir ni une posture d’experte : c’est un point de vue construit avec le temps, nourri par l’expérience, et rendu possible par l’écriture.

Aujourd’hui, mes livres sont le prolongement naturel de mon travail. Ils ne remplacent pas l’accompagnement, ils l’éclairent. Ils offrent un espace de réflexion, de mise en sens, parfois de confrontation douce. Ils permettent à chacune et chacun d’entrer dans la méthode à son rythme, avec ses propres questions.

Devenir auteure m’a permis de relier ce que je fais, ce que je transmets et ce que je suis. D’assumer une parole située, incarnée, en constante évolution. Et surtout, de continuer à faire grandir une méthode vivante, fidèle à ce qui l’a fait naître : l’expérience.